Mot de la Ministre

Chers Djiboutiens, Chères Djiboutiennnes, 

QUELQUES ORIENTATIONS POUR L’AVENIR

En termes démographiques, la femme représente la moitié de la population djiboutienne. Promouvoir son inclusion socio-économique, c’est lui permettre de se construire en toute confiance et de vivre dans la dignité tout en assumant, dans de bonnes conditions, son rôle d’épouse et de mère ainsi que, parfois, de chef de famille.

Servir la cause des femmes revient ainsi à promouvoir le bien-être des enfants, à consolider le tissu familial et, par-delà, à renforcer la cohésion sociale.

Je n’ai pas besoin de rappeler ici les positions avant-gardistes de son Excellence, Monsieur le Président de la République Ismail Omar Guelleh qui a toujours fait confiance à la femme et pris les dispositions juridiques en faveur de la promotion de sa place et de son rôle dans la société.

La Première Dame, Mme Marwo Kadra Mahamoud Haid, montre constamment à travers son action incessante à la tête de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes la haute estime dans laquelle elle tient la femme djiboutienne et son militantisme pour la promotion de la condition féminine dans notre pays.

Mais force est de reconnaitre que si nos compatriotes partagent avec les femmes du monde les problèmes d’inégalité, de violence, de pauvreté, etc. les programmes et mesures à mettre en œuvre pour éliminer les discriminations à l’égard des femmes dépendent des caractéristiques sociales, économiques, culturelles, environnementales de notre société.

Même si Djibouti dispose d’un cadre juridique favorable à la femme, et dont nous pouvons être fiers, il importe de préserver les acquis tant ils semblent fragiles si nous ne parvenons pas à changer les mentalités. Faut-il rappeler qu’au niveau de la communauté internationale et avec les moyens dont disposent les Nations Unies, les Objectifs de Développement Durable portent  sur des seuils raisonnables à franchir, en 15 ans, en termes de parité femmes/hommes et de promotion de politiques fondées sur le genre.

Et c’est parce que nous sommes conscients qu’en la matière, les changements sont difficiles et les acquis sont fragiles (la covid 19 a eu des effets désastreux sur les femmes les plus vulnérables) et le chemin vers l’égalité reste long que nous nous proposons de faire bouger davantage les lignes. La volonté politique ayant été affirmée à plusieurs reprises au plus haut niveau de l’Etat, nous comptons pour ce faire sur les politiques et stratégies mises en œuvre dans le respect de la continuité du service public, sur la solidarité gouvernementale ainsi que sur l’appui des partenaires techniques et financiers défenseurs des causes des femmes, des enfants et de la famille.

Les orientations que nous développerons seront axées sur l’action de terrain et la mesure des impacts de la politique de l’Etat. Nous demeurerons, certes, en phase avec les ODD et les priorités de l’Union Africaine à l’horizon 2030, mais nous œuvrerons en vue d’intégrer les approches sexospécifiques dans les politiques générales, les plans et programmes sectoriels et régionaux.

Les priorités sont perceptibles à travers le développement d’une société djiboutienne appelée à forcer les portes de la modernité dans le respect des saines valeurs religieuses et coutumières.

Nous continuerons ainsi de lutter contre les violences faites aux femmes, les discriminations qu’elles subissent et assurerons le suivi nécessaire des femmes en situation de fragilité ou victimes de comportements déviants. Les adolescentes et les jeunes femmes bénéficieront de l’encadrement nécessaire, social, sanitaire et culturel. Nous consoliderons leur inclusion socio-économique par le renforcement de leur employabilité, la lutte contre le décrochage scolaire, l’alphabétisation, l’offre de services de qualité et l’encadrement des femmes à besoins spécifiques. Nous veillerons, dans toutes ces actions, à évaluer leur impact et mesurer, pour l’autonomisation des femmes, le degré de sortie de la pauvreté que les projets mis en place auront généré auprès des femmes et notamment les femmes pauvres chefs de ménage.

A cet effet, nous aurons besoin de l’appui de la société civile, et notamment l’UNFD, en tant qu’ONG vouée à la cause des femmes. Nous élaborerons avec nos partenaires institutionnels, onusiens et autres bailleurs de fonds, les protocoles de prise en charge en commun.

Concernant le mandat de protection et promotion de l’enfance confié au Ministère de la Femme et de la Famille, nous affinerons davantage la vision stratégique partagée par l’ensemble des partenaires de la protection et nous établirons une feuille de route, permettant de remédier à l’ensemble des difficultés entravant la réalisation du droit des enfants à la protection contre toute forme de violence et à vivre au sein d’une famille unie.

Dans ce cadre, nous développerons avec nos partenaires des réponses efficaces (sur les connaissances, attitudes et pratiques) pour la protection de l’enfance contre toutes les formes d’exploitation et de traite des enfants et pour le renforcement des capacités des familles à prévenir les dangers auxquels les enfants peuvent être exposés.. Nous impliquerons dans ce projet la société civile, les médias et le secteur privé.

S’agissant de la mission du Ministère au niveau des familles, nous consoliderons le rôle de la famille et de sa place en tant que cellule fondamentale de la société. Les projets que nous mettrons en place avec nos partenaires viseront à doter les familles, et particulièrement les ménages pauvres, des instruments pratiques à même de permettre leur stabilité, leur équilibre et la solidité des liens entre ses membres.

Mouna Osman Aden

Ministre de la Femme et de la Famille